LES TRANSFORMATIONS AGREABLES ET UNE NOUVELLE CLASSE DE NOMBRES NARCISSIQUES PARFAITS
René-Louis Clerc (28/03/2022) ((*))


Ce papier se situe entre mathématiques récréatives sur les entiers et itération dans N de systèmes dynamiques discrets. Nous reprenons et précisons ici la notion de transformation agréable que nous avions initialement définie dans ([9], [11]); les plus simples de ces applications sont facilement attachées aux classiques nombres heureux ([6]), malheureux et narcissiques parfaits ou PPDI ([3]).
Nous donnerons d'abord quelques propriétés théoriques et pratiques sur les transformations agréables ainsi qu'une technique de calcul pour améliorer à la baisse les temps de calcul des points fixes et autres attracteurs des itérations associées. Nous définirons par composition avec une fonction puissance une classe de transformations agréables dont un grand nombre n'aura qu'un seul point fixe ce qui assurera une propriété unique et remarquable à l'entier qui le représente; nous montrerons qu'il existe un nombre fini de tels entiers remarquables.
Diverses propriétés exprimeront quelques-uns de ces représentants et leur particularité spécifique; comme par exemple 754, seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 8, ou le nombre premier 3877 seul entier strictement plus grand que 1 qui soit égal à la somme des puissances 38 des chiffres de son carré...mais il n'existe aucun entier strictement plus grand que 1 qui soit égal à la somme des chiffres de sa puissance 105.
Par une méthode mixte, théorique et numérique, nous établirons qu'il n'existe pas de nombre narcissique parfait d'ordre > 56, ce qui améliore la borne classique qui est 60.
Nous définirons ensuite une nouvelle classe de nombres narcissiques parfaits, nommés r-PPDI ou nombres r-narcissiques parfaits et nous montrerons qu'ils sont en nombre fini; on exhibera les 14 plus petits nombres r-narcissiques parfaits plus grands que 1.
Après quelques remarques en liaison avec les nombres premiers et les constellations de nombres premiers ([10], [12], [13]), nous donnerons quelques exemples d'autres transformations agréables.
On pourra simuler en ligne certaines transformations utilisées ici.


1- TRANSFORMATIONS AGREABLES dans N

En théorie des nombres on appelle narcissique, pluperfect digital invariant (PPDI) ou encore nombre de Armstrong de première espèce ou nombre plus que parfait ([1], [2], |3], [4], [4'], [4'']), un nombre non nul qui dans une base donnée, est égal à la somme de tous ses propres chiffres à la puissance du nombre total p de ces chiffres (par exemple en base 10: 371 = 3³ + 7³ + 1³).
C'est cette expression d'un nombre par des opérations sur ses seuls propres chiffres constitutifs qui a fait choisir le qualificatif de narcissique (en référence au mythe de Narcisse dans la mythologie grecque) à Joseph S. Madachy dans son livre ([3]), où il a, en particulier, introduit ces nombres. Par ailleurs, souvent à titre de récréations sur les entiers, de nombreux autres nombres ont été qualifiés de narcissiques comme par exemple:
3025 = (30 + 25)2,  4913 = (4 + 9 +1 + 3)3, 4150 = 45 + 15 + 55, mais aussi 145 = 1! + 4! +5!, et de façon générale tous les entiers qui peuvent s'exprimer par des opérations (quelconques et pas seulement des puissances) utilisant uniquement l'ensemble de ses chiffres comme encore: 456 = 4(5! -6) ou 3972 = 3 + (9 × 7)2 ou 6455 = 5(64 - 5) ou 24739 = 24 + 7! + 39 ou ...
L'origine de la recherche systématique de ces divers nombres semble se trouver dans le livre de M. Gardner ([2]) où diverses questions ouvertes sont présentées et ont inspiré de nombreux autres auteurs ([4], [4'], [5]).
Nous préfèrerons parler ici de nombres narcissiques parfaits pour les entiers tels que 371, et de nombres narcissiques lorsque la puissance p n'est pas égale au nombre de chiffres de l'entier, comme pour 4150 par exemple, en oubliant les autres nombres un peu exotiques cités plus haut.
Les nombres narcissiques parfaits sont encore des points fixes de certaines transformations que nous avions appelées agréables dans ([9]).

- DEFINITION 1.
Soit n un nombre (entier strictement positif) à p chiffres notés ci et considérons les transformations Tk (k >= 1 et fini), de N dans N telles que
(1)     n --> n1 = Tk(n) = ∑1p ci k

Une telle transformation définit encore un système dynamique sur les entiers dont nous chercherons les attracteurs: il suffit pour cela d'envisager l'itération associée en construisant la suite n, n1 = Tk(n), n2 = Tk(n1), n3 = Tk(n 2), ...
Si, trivialement, T0(n) <= p et T1(n) = ∑ici, nous verrons que pour k = p les transformations Tp permettent de déterminer les nombres narcissiques parfaits.

- REMARQUE 1.
On fait immédiatement deux remarques triviales qui seront utiles plus loin: le (ou les) chiffre(s) 0 dans n ne contribue(nt) pas dans n1 et surtout, le transformé n1 est indépendant de l'ordre des chiffres ci dans l'expression de n.

Les transformations Tk ont été dites agréables ([9]) parce que quel que soit l'entier initial n choisi, sa trajectoire dans l'itération (n, n1, n2 , n3 ,....) converge toujours vers un point fixe ou vers un cycle d'ordre fini de Tk (comme nous le démontrerons plus bas). Abusivement nous parlerons de convergence de Tk au lieu de convergence de son itération associée et attracteur de Tk pour attracteur du système dynamique discret associé à son itération.
On verra facilement qu'il n'y a pas de nombres narcissiques parfaits pour p = 2, mais qu'en revanche la transformation agréable correspondante n'a que deux attracteurs (en dehors du point fixe trivial 0 commun à toutes nos transformations), le point fixe 1 et un cycle d'ordre 8, ce qui permet de distinguer dans N, les nombres heureux ([6], [9]) dont les itérés convergent vers 1 et les nombres malheureux dont les itérés convergent vers le cycle d'ordre 8, C8(4, 16, 37, 58, 89, 145, 42, 20).
Nous ne nous intéressons ici qu'à la représentation des entiers en base 10. Les transformations sous-jacentes aux nombres heureux et malheureux (k = 2) ainsi qu'aux nombres narcissiques parfaits (k = p >= 1) se définissent facilement et possèdent des propriétés extrêmement agréables comme on pourra le voir facilement plus bas.
Notons s = Tk(n); comme n >= 10p-1 et donc s <= p 9k, dès que l'on assure 10p-1 > p 9k il vient s < n. Nous allons montrer que pour p>= k+2 la précédente inégalité est assurée.

-PROPRIETE 1.
Pour tout p >= 1 et tout k >= 1, on a
(2) p >= k+2 entraîne p 9k < 10p-1.

Démonstration
- 1) Pour p= k+2 l'inégalité s'écrit:
(3)  (k+2) 9k < 10k+1.
Elle est manifestement vraie pour k=1 (27<100) ou pour k=2 (324<1000), supposons qu'elle le soit pour une valeur k quelconque et montrons qu'elle l'est alors pour k+1:
(k+2) 9k < 10k+1 entraîne (k+2) 9k+1+ 9k+1 < 9.10k+1+ 9k+1 < 9.10k+1+ 10k+1
soit (k+3) 9k+1 < 10k+2 et, par récurrence, l'inégalité (3) est donc vraie pour tout k.

- REMARQUE 2.
On déduit de (3) que tout n d'au plus k+1 chiffres a tous ses itérés (par Tk) d'au plus k+1 chiffres, puisque:
à n < 10k+1 correspond T(n) <= (k+1) 9k < (k+2) 9k < 10k+1.

- 2) Pour p > k+2 il vient, puisque la suite 10p-1/p est croissante, 10p-1/p > 10k+1/(k +2) > 9k.
Le résultat (2) est donc assuré.
Ainsi, dès que p >= k+2 le transformé de n est tel que s < 10p-1 <= n, c'est-à-dire qu'il est strictement inférieur à n et qu'il a au plus p-1 chiffres. Par conséquent un nombre d'au moins k+2 chiffres ne peut pas être un point fixe de la transformation ou encore, tout point fixe de Tk a au plus k+1 chiffres.
Par ailleurs on peut aussi en déduire que tout point de cycle de Tk a au plus k+1 chiffres. Supposons en effet qu'un entier n de p chiffres, avec p >= k+2, soit un point de cycle; il faudrait donc que par un certain nombre d'itérations par Tk on revienne sur n. Or s1 = Tk(n) <= p 9k < 10p-1 <= n et s1 a au plus p-1 chiffres; de même s2 = Tk(s1) <= (p-1) 9k < 10p-1- 9k < n et il a lui aussi au plus p-1 chiffres; tous les itérés successifs de n sont donc strictement inférieurs à n, qui ne peut donc être un point de cycle.
En outre avec la remarque 2 précédente, si un cycle possède un point de k+1 chiffres, tous ses itérés ont au plus k+1 chiffres. (On peut aussi considérer les diverses compositions de m transformations Tk et montrer qu'aucune n'a de point fixe de plus de k+1 chiffres quel que soit m).
Comme par ailleurs on vient de montrer que tout entier de plus de k+1 chiffres se transforme successivement par itération, en entiers strictement inférieurs à n et qui perdent au moins un chiffre à chaque étape de l'itération d'éléments de plus de k+1 chiffres, on a encore montré que toute itération par Tk converge dans l'ensemble fini Ak = [0, 10k+1[ et qu'il existe dans cet ensemble au moins un point fixe ou un cycle d'ordre fini.
Si l'on note ni, i >= 1, les itérés de n par la transformation Tk , on peut dire que pour tout n dans N, tous les ni sauf au plus un nombre fini sont dans Ak, puisque dès qu'un de ces itérés a la plus petite valeur de plus de k+1 chiffres, tous les suivants sont dans Ak (et y restent).
Si l'on nomme n(k+r) un nombre n d'au plus k+r chiffres et n[k+r] un nombre n d'exactement k+r chiffres, dans l'itération par Tk toutes les trajectoires seront de la forme: n[k+r], n(k+r-1), n(k+r-2),...., n(k+2), n(k+1), n(k+1), ....,n(k+1).

-PROPRIETE 2.
Tous les systèmes dynamiques discrets ainsi construits ont un moins un attracteur et tous leurs attracteurs sont dans le sous-ensemble fini Ak = [0, 10k+1[ de N correspondant. Dans ces itérations par tout Tk, toutes les trajectoires de tous les entiers ont au plus un nombre fini d'éléments dans [10k+1, ∞[. Il n'y a donc pas de point fixe, ni de point de cycle de (strictement) plus de k+1 chiffres pour toute transformation Tk.

Pour tout k, il suffit donc de considérer la convergence des entiers de [0, 10k+1 [ pour trouver tous les attracteurs de la transformation agréable choisie. Les autres entiers convergeront tous vers les attracteurs précédents.
Toutes nos transformations (avec k fini) sont donc partout convergentes dans N et possèdent chacune un nombre fini d'attracteurs (points fixes finis ou cycles d'ordre fini) ce qui justifie le qualificatif d'agréable...

- DEFINITION 2.
Nombres narcissiques parfaits ou PPDI numbers ou nombre d'Armstrong ([1], [2], |3], [4]): on appelle ainsi les points fixes de Tk qui ont exactement k chiffres. On pourra éventuellement préciser nombre narcissique parfait d'ordre k pour caractériser son nombre de chiffres. On rappelle qu'il existe 88 nombres narcissiques parfaits connus et répertoriés ([4'']).

Pour T1 il y a, comme seuls attracteurs, les 10 points fixes (0, 1,.., 9) qui sont les nombres narcissiques parfaits d'ordre un (avec une éventuelle restriction pour 0 ...suivant les auteurs) et aucun cycle.

-REMARQUE 3.
Utilisons la transformation T1, pour définir la transformation S:
S:   n --> S(n) = T1(n3),

S possède 6 points fixes (1, 8, 17, 18, 26, 27): ce sont les seuls nombres égaux à la somme des chiffres de leur cube et parmi eux il y a en particulier le fameux nombre 26 (il est le seul nombre encadré par un carré et un cube, voir aussi la conjecture de Catalan [7] démontrée en 2002).
On peut noter que S possède aussi un cycle d'ordre deux C2 (19, 28) et que les 6 points fixes précédents et ce cycle sont les seuls attracteurs de S qui est partout convergente dans N et qui peut donc être qualifiée aussi de transformation agréable comme nos Tk.

Pour T2, il y a, comme seuls attracteurs, les points fixes 0, 1 et le cycle d'ordre 8, C8(4, 16, 37, 58, 89, 145, 42, 20): il n'existe donc pas de nombre narcissique parfait d'ordre deux.
Pour T3, il y a, comme seuls attracteurs, les 6 points fixes 0, 1, 153, 370, 371, 407, 2 cycles d'ordre deux (136, 244) et (919, 1459) et 2 cycles d'ordre trois (55, 250, 133) et (160, 217, 352). Les seuls nombres narcissiques parfaits d'ordre trois sont 153, 370, 371, 407.
Pour T4, il y a, comme seuls attracteurs, 5 points fixes (0, 1, 1634, 8208, 9474) et deux cycles C2 (2178, 6514) et C7 (13139, ...,1138,  ...,9219). Les seuls nombres narcissiques parfaits d'ordre quatre sont 1634, 8208,9474.
Pour T5, il y a 8 points fixes (0, 1, 4150, 4151, 54748, 92927, 93084, 194979) et des cycles C10, C12, C22, ... Les seuls nombres narcissiques parfaits d'ordre cinq sont 54748, 92927, 93084.
Pour T6, il y a 3 points fixes (0, 1, 548834) et des cycles C3  C10  C30, ...Le seul nombre narcissique parfait d'ordre 6 est 548834.
On pourrait naturellement continuer et déterminer, comme indiqué plus haut, pour chaque Tk l'ensemble (fini) de tous ses attracteurs, mais ici l'objectif est essentiellement les points fixes et plus particulièrement encore les points fixes d'ordre k.
Pour T39, il y a (en plus des points fixes triviaux 0 et 1), 2 points fixes qui sont les plus grands nombres narcissiques parfaits connus et qui sont donc d'ordre 39 : m = 115132219018763992565095597973971522400 et m+1.

-PROPRIETE 3.
Il n'existe pas de nombre narcissique parfait d'ordre k > 60.

Démonstration
On peut en effet facilement montrer que k 9k < 10k-1 dès que k >= 61 puisque le plus grand nombre de 61 chiffres (représenté donc par 61 chiffres 9) a pour transformé par T61 l'entier 61*961 qui est un nombre de 60 chiffres seulement....alors que 60*960 possède aussi 60 chiffres et pourrait donc postuler comme point fixe de T60.
Le plus grand connu actuellement possède k = 39 chiffres, et le plus grand possible serait donc associé à k = 60. On peut donc affirmer qu'il y a nécessairement un nombre fini de nombres narcissiques parfaits (ce qui était déjà assuré par le caractère fini du nombre d'attracteurs pour tous les Tk, k <= k0 , tous ces attracteurs étant situés dans l'ensemble fini réunion des Ak.

-QUELQUES GRANDS CYCLES.
Ils ont été obtenus avec un programme en VB traitant les entiers en tant que chaînes de caractères et utilisant ses propres fonctions de calcul pour avoir la précision dite 'infinie' (un peu abusivement et en fait arbitraire seulement) pour les diverses opérations sur les grands entiers.
Nous avons par exemple les quelques cycles d'ordre assez grands croissants suivants (dont nous donnons l'ordre, le nombre maximum de chiffres pour un élément et un de ses points qui permettra de trouver tous les autres).
   T40: un cycle d'ordre 1093 avec un maximum de 39 chiffres:
   597906965016410043142439528769450434806
   un cycle d'ordre 1221 avec un maximum de 40 chiffres:
   892189029043556064885874066145854390233
   un cycle d'ordre 1319 avec un maximum de 39 chiffres:
   444768880862193970322435479916281370454
   T38: un cycle d'ordre 1593 avec un maximum de 38 chiffres:
   2015640159857257313802444394278188080
   T43: un cycle d'ordre 1914 avec un maximum de 43 chiffres:
   6871277287597990881338126653551157995
   T36: un cycle d'ordre 2815 avec un maximum de 36 chiffres:
   136149277064831001357487927287441220
   T75: un cycle d'ordre 3163 avec un maximum de 73 chiffres:
   5920408891448171920411382227490128800775690698979466584468959461678489401
   T81: un cycle d'ordre 3466 avec un maximum de 79 chiffres:
   3932668224486001168854064159311997639126922255214204489333849323548901658824153
   T39: un cycle d'ordre 4356 avec un maximum de 39 chiffres:
   33515581627585524471656464024510931370
   T57: un cycle d'ordre 7340 avec un maximum de 56 chiffres:
   36987497640029013033972548743322215456512268389441924387

- Le cas k = 2, nombres heureux et nombres malheureux.
La transformation T2 est celle qui permet de distinguer les nombres heureux et les nombres malheureux. En appliquant les propriétés du cas général, on sait ici que tous les attracteurs sont dans A2 = [0, 103[. Il suffit donc de considérer les trajectoires de tous les points de A2 pour montrer facilement que dans ce cas, mis à part le point fixe trivial 0, il y a seulement deux attracteurs, le point fixe 1 et le cycle d'ordre 8, C8(42, 20, 4, 16, 37, 58, 89, 145). Tous les entiers strictement positifs convergent donc sous l'itération par T2 vers l'un des ces deux attracteurs: les nombres heureux sont ceux qui convergent vers 1, tous les autres sont des nombres malheureux qui convergent vers le cycle C8.
- Le cas k = 3.
Pour le cas de T3, les seuls attracteurs sont les 6 points fixes (0, 1, 153, 370, 371, 407), les 2 cycles d'ordre deux (136, 244) et (919, 1459) et les 2 cycles d'ordre trois (55, 250, 133) et (160, 217, 52). Les quatre nombres narcissiques parfaits d'ordre trois sont 153, 370, 371, 407.

-QUESTIONS
Pour k < 61, toute transformation Tk a-t-elle toujours au moins un point fixe, et combien de tels points fixes ont exactement k chiffres (nombres narcissiques parfaits) ? Les plus grands de ces nombres actuellement connus, semble-t-il, sont les deux points fixes de T39, m et m+1 fournis plus haut. Y-a-t-il une démonstration pour affirmer qu'il n'y a pas de nombre narcissique au-delà de k = 39 ?
-AMELIORATION TECHNIQUE pour l'étude des éventuels points fixes des Tk pour k > 39.
Pour T40, on peut montrer qu'un nombre narcissique parfait d'ordre 40 devrait se représenter avec au moins 7 chiffres 9 puisque l'on peut vérifier que 9999999 est le plus petit nombre dont le transformé par T40 possède 40 chiffres alors que le plus grand nombre de 40 chiffres avec seulement 6 chiffres 9 a un transformé de 39 chiffres... mais il reste encore 33 chiffres à déterminer pour compléter le puzzle de l'éventuel nouveau nombre narcissique parfait ! Pour T41 une remarque analogue permet d'affirmer qu'il faudrait au moins 8 chiffres 9 dans la représentation de l'éventuel candidat. On peut utiliser ce type de remarque associé à une autre propriété des transformations agréables pour considérablement diminuer les temps de calcul d'éventuels points fixes au-delà de k = 39 et en particulier pour améliorer légèrement la propriété 3 en ce qui concerne les nombres narcissiques parfaits.
D'après la définition 1, le transformé Tk(n) a pour antécédent non seulement n mais aussi tous les entiers qui ont les mêmes nombres de chiffres 9, 8, ..,1 que n, leur nombre de zéros éventuels étant en outre indifférent (par exemple 172, 271, 721, 7012, 10207, ... ont le même transformé).
Ceci permet de représenter l'ensemble (ou la classe d'équivalence) de tous ces antécédents par la silhouette de n, Sil(n) = (s9, s8, ..., s1), les si étant le nombre de chiffres i (i = 1, 2, .., 9) dans l'expression de n; on écrira ainsi:
n1 = Tk Sil(n) (pour ∑19 si  ik).

Par exemple le nombre narcissique parfait m a pour silhouette Sil(m) = (7, 1, 4, 2, 6, 1, 3, 5, 6), et en tant que point fixe il vérifie m = T39Sil(m). Ainsi tous les nombres narcissiques parfaits peuvent être définis par une suite ordonnée de 9 nombres sous la forme condensée n = Tk(s9, s8, ..., s 1), si étant le nombre de chiffres i (i = 1, 2, .., 9) dans l'expression de n. On peut facilement calculer le s9 minimum de toutes les transformations de k = 40 jusqu' à k = 60; on observe que s9 est strictement croissant pour k >= 40. Si s9 joue bien sûr un grand rôle, il n'empêche qu'il faut aussi considérer les autres si. Cependant, le nombre de silhouettes différentes des nombres à p chiffres étant très largement inférieur à 10p (par exemple il y a 6435 silhouettes différentes à 7 chiffres sans zéro, 12870 pour 8 chiffres, ...), la connaissance du minimum de s9 et l'utilisation de cette notion de silhouette permettent de diminuer très notablement le nombre de cas différents à tester numériquement pour chercher des points fixes. Par exemple la liste de toutes les silhouettes différentes de 1 à 4 chiffres contient seulement 714 éléments parmi les 10000 premiers entiers ([9]).
Pour le cas k = 60, on peut ainsi montrer que s9 = 56 (sinon le transformé aurait au mieux 59 chiffres et il ne reste que quatre chiffres à déterminer, ce que l'on peut facilement faire numériquement: en épuisant toutes les possibilités, qui se réduisent en fait à moins de 500. Nous avons pu ainsi conclure qu'il n'existe pas de nombre narcissique d'ordre 60 (ni d'ailleurs de point fixe pour T60).
Pour le cas k = 59, on montre que s9 = 51 ce qui laisse 8 chiffres à balayer pour épuiser toutes les possibilités de point fixe. Il suffira d'envisager les nombres n = T59(51,0,..,0) + T59 Sil8() où Sil8() représente toutes les silhouettes de nombres (sans zéro) de 1 à 8 chiffres (dans un ordre indifférent) ce qui fait moins de 25000 cas (exactement 24309 et par exemple on peut calculer qu'il y a seulement 12870 silhouettes différentes à 8 chiffres sans zéro [9]). Nous avons pu ainsi conclure qu'il n'existe pas de nombre narcissique d'ordre 59 (ni d'ailleurs de point fixe pour T59).
Pour le cas k = 58, on obtient s9 = 46 ce qui laisse 12 chiffres à balayer, ce qui correspond à moins de 300000 (exactement 293929) silhouettes différentes à envisager. Après un temps de calcul raisonnable, nous avons pu ainsi conclure qu'il n'existe pas de nombre narcissique d'ordre 58 (ni d'ailleurs de point fixe pour T58)
.
Le cas k = 57, avec s9 = 41, laisse 16 chiffres à balayer et correspond à un peu moins de 2100000 silhouettes différentes à envisager. Après un temps de calcul un peu plus long, nous avons pu encore conclure qu'il n'existe pas de nombre narcissique d'ordre 57 (ni d'ailleurs de point fixe pour T57).
On a donc légèrement amélioré la propriété 3 en:

-PROPRIETE 4.
Il n'existe pas de nombre narcissique parfait d'ordre k > 56.

Avec cette technique on peut peut-être améliorer encore cette propriété sans utiliser un temps de calcul trop rédhibitoire, et ainsi espérer trouver un nouveau nombre narcissique parfait ou confirmer que m+1 est bien le plus grand ....

2-NOMBRES REMARQUABLES

A partir de la définition 1 des Tk, précisons la définition générale de ce que nous appellerons maintenant transformations agréables.
- DEFINITION 3.
Une transformation dans N partout convergente et possédant un nombre fini d'attracteurs (points fixes finis ou cycles d'ordre fini) sera dite agréable.

Considérons une nouvelle classe de transformations agréables composées d'une puissance et d'un Tk:
(4)    Skr: n --> n1 = Tk(nr) pour r >= 1, k >= 1, n entier positif quelconque (k et r finis)
Tout nombre n à p chiffres étant strictement inférieur à 10p, il vient nr < 10rp, ce qui entraîne:
     Skr(n) <= 9krp.
Pour tout couple (k, r) d'entiers stictement positifs, il existe donc un majorant M = M(k,r) = 9kr tel que pour tout entier n à p chiffres on ait la majoration: Skr(n) <= pM.
Par conséquent, dès que le nombre pM a strictement moins de p chiffres, la transformation Skr ne peut pas posséder de point fixe à p ou plus de p chiffres (puisque l'on ne peut pas assurer Skr(f) = f ); elle ne peut pas non plus alors posséder de cycle avec des éléments à p ou plus de p chiffres (l'itération par Skr ne permettrait pas de retrouver un élément de strictement plus de p chiffres). Ceci est assuré dès que p vérifie l'inégalité 10p-1 / p > M et il existe manifestement toujours un plus petit p ayant cette propriété pour tout couple (k, r).

- DEFINITION 4.
On appellera p* = p* (k, r) le plus petit p tel que 10p-1 / p > M(k,r).

Par conséquent, la fonction 10p-1 / p étant croissante pour tout p >= p*, on a toujours pM < 10p-1 et l'itération par Skr d'un nombre à de tels p chiffres fournit toujours un nombre avec au plus p-1 chiffres (chaque itération fait perdre au moins un chiffre au transformé).
Notons que pout tout k et tout r strictement positifs, on aura toujours p* >= 3.
Il en résulte que tous les attracteurs de Skr sont nécessairement constitués de nombres contenus dans l'intervalle fini [0, 10p*-1[, puisque ce p * est encore le plus petit p tel que le majorant pM soit strictement inférieur à 10p-1 (soit encore, possède au plus (p-1) chiffres). Les transformations Skr sont partout convergentes dans N (vers un nombre fini d'attracteurs; on notera na(k, r) ou simplement na ce nombre) et sont donc toutes des transformations agréables comme les Tk. (on pourra simuler en ligne les transformations Skr).
L'ensemble des nombres de [0, 10p*-1[ est l'intervalle de convergence de la transformation Skr: tout nombre qu'il contient a tous ses itérés dedans et tout nombre extérieur y aboutit après un nombre fini d'itérations.
Il en résulte donc qu'il suffit de chercher la convergence de tous les entiers ((**)) de l'intervalle [0, 10p*-1[ pour déterminer tous les attracteurs (constitués d'entiers strictement positifs, le point fixe sans grand intérêt 0 ne sera plus pris en compte dans la suite) d'une transformation Skr donnée. En particulier, lorsqu'une telle transformation possèdera un unique point fixe strictement plus grand que 1 (1 étant le point fixe trivial commun à toutes nos transformations), ce nombre aura une propriété unique et remarquable (voir les diverses propriétés suivantes pour 9, 108, 203, 205,...). Dans les exemples proposés les cycles seront caractérisés par leur ordre et leurs éléments extrêmes (on observera en particulier le plus grand qui sera conforme aux résultats précédents).
Du cas r = 1, où Skr s'identifie bien sûr à Tk, nous retiendrons la transformation S21 (ou T2) qui possède le point fixe trivial 1 et le cycle C8(4, ..., 145), c'est-à-dire seulement 2 attracteurs, na (2, 1) = 2; nous dirons plus loin que C8, seul attracteur non trivial, est un cycle s-remarquable; rappelons que les nombres qui convergent, par itération de S21, vers 1 sont les nombres heureux, cependant que ceux qui convergent vers C8 Pour k = 3, r = 2 on a M = 1458 et donc S32(n) <= 1458 p ; il en résulte que p * (k, r) = 5 et donc, dès que p = 5, tous les transformés d'un quelconque entier n à p chiffres ont strictement moins de 5 chiffres. Par conséquent, tous les attracteurs de l'itération par S32 sont dans l'intervalle [0, 104[, ce qui assure le caractère agréable de la transformation. Ces attracteurs sont en nombre fini, ici na (3, 2) = 7 et il s'agit de deux points fixes (1, 205), un cycle C2(928, 1306), un cycle C3(753, 1413, 2745), un cycle C9(253, ..., 1270), un cycle C12(151, ..., 2419) et un cycle C20(27, ..., 1740). On peut donc en particulier affirmer le résultat (remarquable) suivant:

-PROPRIETE 5.
205 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des puissances 3 des chiffres de son carré.

Pour k = 3, r = 6, on a M = 4374 et p * = 6; il y a ici comme seuls attracteurs (na(3, 6)= 7), 3 points fixes (1, 180, 3172), un cycle C8(3109, ..., 6607), un cycle C12(1264, ..., 6799), un cycle C19(2176, ..., 6919) et un cycle C89(1947, ..., 7002).
Nous verrons au paragraphe suivant que 205 est un nombre 2-narcissique d'ordre 3 et que 180 est un nombre 6-narcissique d'ordre 3.
Pour k = 4, r = 2, on a M = 13122 et p* = 6; il y a dans ce cas, comme seuls attracteurs (na(4, 2) = 6), deux points fixes (1, 12277), un cycle C3(14917,..., 23973), un cycle C12(8292, ..., 21908), un cycle C15(3941, ..., 22693) et un cycle C43(822, ..., 27589). On peut en déduire:

-PROPRIETE 6.
Le nombre premier 1277 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des puissances 4 des chiffres de son carré.

Pour k = 2, r = 2, on a M = 162 et p* = 4; il y a ici, comme seuls attracteurs (na(2, 2) = 3), le point fixe 1, le cycle C3(74, 126, 175) et le cycle C5(33, ..., 146), d'où la propriété suivante:

-PROPRIETE 7.
Il n'existe aucun nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de son carré.

On remarquera bien que ceci n'a rien à voir avec le théorème des deux carrés de Fermat (un entier naturel est la somme de deux carrés si, et seulement si, chacun de ses facteurs premiers de la forme 4k + 3 intervient à une puissance paire).
Pour k = 2, r = 3, on a M = 243 et p* = 4; il y a ici, comme seuls attracteurs (na = 5), les points fixes (1, 203), un cycle C3(157, ..., 344), un cycle C5(59, ..., 170) et un cycle C7(86, ..., 351). Il vient donc:

-PROPRIETE 8.
203 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de son cube.

Pour k = 2, r = 6, on a p* = 5; il y a ici exactement 3 attracteurs dont le point fixe 1 et 2 cycles C12(133, ..., 639), C14(203, ..., 752). On peut donc affirmer la propriété suivante:

-PROPRIETE 9.
Il n'existe aucun nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 6.

Pour k = 2, r = 8, on a p* = 5; il y a ici exactement 6 attracteurs dont les points fixes (1,754), et 4 cycles C 4(533, ..., 608), C4(557, ..., 873), C5(494, ..., 904), C6(378, ..., 703). On peut donc affirmer:

-PROPRIETE 10.
754 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 8.

Pour k = 2, r = 10, on a p* = 5; il y a ici exactement 5 attracteurs dont les points fixes (1, 853), et 3 cycles C6(735, ..., 991), C7(572, ..., 938), C43(139, ..., 1227) et on en déduit:

-PROPRIETE 11.
Le nombre premier 853 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 10.

Citons quelques exemples d'autres nombres remarquables associés à k = 2, qui font partie, comme 203, 754, 853, de l'ensemble des nombres qui sont égaux à la somme des carrés des chiffres d'une certaine et unique de leurs puissances (voir liste jusqu'à 10248 ).

-PROPRIETE 12.
1882 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 16.
760 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 19.
Le nombre premier 3877 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des puissances 38 des chiffres de son carré.
7249 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 62.
7978 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des carrés des chiffres de sa puissance 81.

-REMARQUE 4.
Pour k = 2, r = 205, on a p* = 6; on détermine assez facilement le point fixe 1 et le cycle C40(15421, ..., 27044); ce cycle est probablement le seul attracteur non trivial (il serait alors un cycle s-remarquable) mais la démonstration n'est pas encore obtenue.

Pour k = 5 et r = 2, on a p* = 7 et il y a en particulier les points fixes (38998, 45994, 89080) qui, nous le verrons plus loin, sont des nombres 2-narcissiques d'ordre 5; il y a aussi le point fixe 128230 et des cycles C5, C6, C31, C48, C119.
Pour k = 7 et r = 3, on a p* = 10 et en particulier les points fixes (5540343, 8690141) qui seront appelés plus bas des nombres 3-narcissiques d'ordre 7.

-CAS PARTICULIER: k = 1 (on notera S1r par Sr).
Cette sous-classe de la précédente a en réalité était envisagée avant le cas plus général des Skr, à propos en particulier des propriétés du nombre 26 en liaison avec la conjecture de Catalan [7] (voir le cas de S3).
Pour r = 1, la transformation S1 se réduit à T1; pour r = 2 ou 3, il vient p* = 3 et l'intervalle de convergence est [0, 100[.
S2 possède deux points fixes (1, 9) et un cycle d'ordre deux C2(13, 16) comme seuls attracteurs (na = 3). On peut donc affirmer:

-PROPRIETE 13.
9 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des chiffres de son carré.

S3 possède six points fixes (1, 8, 17, 18, 26, 27): ce sont les seuls nombres égaux à la somme des chiffres de leur cube et parmi eux il y a en particulier le fameux nombre 26 (il est le seul nombre encadré par un carré et un cube [8], voir la conjecture de Catalan [7]). S3 possède aussi un cycle d'ordre deux C2(19, 28); les 6 points fixes précédents et ce cycle sont les seuls attracteurs de S3 (na = 7).
Pour r = 4, 5, 6, 7, 8, 9, ..., 27, il vient p* = 4 et l'intervalle de convergence est contenu dans [0, 1000[.
S4 possède six points fixes (1, 7, 22, 25, 28, 36) et un cycle C2(18, 27) (na = 7).
Nous verrons plus bas que 7, 8 et 9 sont r-narcissiques d'ordre 1 (avec respectivement r = 4, r = 3, r = 2).
S5 possède cinq points fixes (1, 28, 35, 36, 46) et trois cycles C2(23, 29), C2(31, 34), C4(25, 40, 7, 22) (na = 8).
S6 possède seulement cinq points fixes (1, 18, 45, 54, 64) (na = 5).
S7 possède neuf points fixes (1, 18, 27, 31, 34, 43, 53, 58, 68) et cinq cycles C2(38, 47), C2(44, 62), C2(46, 55), C2(56, 65), C4(72, 36, 54, 63).
S8 possède quatre points fixes (1, 46, 54, 63) et deux cycles C2(64, 73) et C4(70, 31, 52, 67).
S9 possède quatre points fixes (1, 54, 71, 81) et trois cycles C4(99, 90, 45, 72), C3(82, 73, 91), C2(80, 35).

-REMARQUE 5.
54 est égal à la somme des chiffres de sa puissance 6, à la somme des chiffres de sa puissance 8 ainsi qu'à celle des chiffres de sa puissance 9.

S10 possède 7 points fixes (1, 82, 85, 94, 97, 106, 117) et deux cycles C3(43, ...,70), C6(45, ...,99).
S12 possède 2 points fixes (1, 108) et un cycle C2(109, 127). On peut donc affirmer le résultat suivant:

-PROPRIETE 14.
108 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des chiffres de sa puissance 12.

S14 possède 6 points fixes (1, 91, 118, 127, 135, 154) et deux cycles C2(97, 130), C2(108, 117).
S15 possède 8 points fixes (1, 107, 134, 136, 152, 154, 172, 199) et un cycle C2(144, 153).

-REMARQUE 6.
154 est égal à la somme des chiffres de sa puissance 14 ainsi qu'à la somme des chiffres de sa puissance 15.

S19 possède 10 points fixes (1, 80, 90, 155, 157, 171, 173, 181, 189, 207) et 7 cycles C2(199, 235), C2(172, 208), C2(203, 221), C3(164, ..., 236), C4(98, ..., 224), C5(112, ..., 220), C6(178, ..., 223).
S20 possède 4 points fixes (1, 90, 181, 207) et 4 cycles C2(187, 193), C2(234, 252), C3(99, ..., 270), C3(199, ..., 226).
S21 possède 4 points fixes (1, 90, 199, 225) et 3 cycles C2(188, 233), C2(127, 190), C3(181, ..., 235).
S22 possède 8 points fixes (1, 90, 169, 193, 217, 225, 234, 256) et 3 cycles C2(148, 220), C2(238, 247), C4(214, ..., 268).
Pour r = 28 jusqu'à 127 on a p* = 5.
S28 possède 7 points fixes (1, 90, 160, 265, 292, 301, 328) et 6 cycles d'ordre 2, un cycle d'ordre 3 et un d'ordre 5.
On peut donc en déduire le résultat suivant:

-PROPRIETE 15.
90 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des chiffres de sa puissance 19, à la somme des chiffres de sa puissance 20, à la somme des chiffres de sa puissance 21, ainsi qu'à la somme des chiffres de sa puissance 22 et à celle des chiffres de sa puissance 28.

S50 possède les points fixes (1, 685) et des cycles C2, C3, C4, C6, C7 et l'on a:
-PROPRIETE 16.
685 est le seul nombre strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des chiffres de sa puissance 50.

S95 possède 5 points fixes (1, 820, 1323, 1351, 1385) et un cycle d'ordre3, deux d'ordre 4, deux d'ordre 5 et un d'ordre 12 ...
-REMARQUE 7.
S103 possède plusieurs points fixes et cycles mais, en particulier, 2 paires de points fixes consécutifs (1476, 1477) et (1495, 1496).
S105 possède le point fixen1 et les 4 cycles C3(1476, ..., 1566), C5(989, ..., 1520), C7(1459, ..., 1567), C11(926, ..., 1610) (na = 5, p* = 5).

-PROPRIETE 17.
Il n'existe aucun nombre entier strictement plus grand que 1, qui soit égal à la somme des chiffres de sa puissance 105.

-PROBLEMES OUVERTS pour des r > 3000.
-1) S3017 (on a ici p* = 7) possède comme attracteurs le point fixe 1 et le cycle C3(65871, 64854, 65367) (notons que 658713017 possède 14539 chiffres) et on sait donc que na >= 2..., mais na=2 n'est pas assuré...
-2)S3705 (on a ici p* = 7) possède comme attracteurs le point fixe 1 et le cycle C11(48393, ..., 82800) (828003705 possède 18222 chiffres) et on sait donc que na >= 2..., mais na=2 n'est pas assuré...
-3) Les cycles précédents C3 et C11 seraient des candidats raisonnables pour le titre de cycle s-remarquable...

-REMARQUE 8.
Il existe de nombreux autres entiers qui (comme 54 et 154) sont points fixes d'au moins deux transformations Sr distinctes: 18 (pour r = 3, 6, 7), 28 (4, 5), 36 (4, 5), 80 (17, 19), 106 (10, 13), 107 (11, 13), 108 (11, 12), 170 (31, 33), 181 (16, 18), 207 (19, 20), 305 (27, 29), 307 (26, 27), 360 (45, 49), 468 (38, 40), 495 (37, 40), ....

La transformation T0: elle associe à tout entier n > 0 le nombre de ses chiffres (en étendant naturellement la définition des Tk à k = 0) et on appellera quelquefois T0(n), l'ordre (ou même la 'longueur') de n.
A ce propos pour r = 1, si T0(n) = k, il en résulte Tk(n) < k 9k;
pour r > 1, si T0(n) = k, il en résulte r k - r + 1 <= T0(n r) < r k et Tk(n r) <= T0(nr) 9T0(n r).
-POINTS FIXES à k chiffres pour r > 1 et k < 8.
Pour tout r <= 50 et pour k = 2 et k = 4, on peut vérifier qu'il n'existe pas de point fixe à k chiffres; toujours pour r <= 50 et pour k = 1, k = 3 et k = 5, on peut vérifier qu'il n'y a pas d'autres points fixes à k chiffres que respectivement (7, 8, 9), (180, 205), (38998, 45994, 89080).
Pour k = 6, on peut vérifier qu'il n'existe pour r <= 10 que le seul 726191 qui est 2-narcissique; pour k = 7 avec r <= 10, il n'y a pas de point fixe à k chiffres en dehors de 5540343 et 8690141 qui sont 3-narcissiques et 7491889 qui est 2-narcissique.

- REMARQUE RECREATIVE 8'.
Les propriétés 8 (pour la 203) et 14 (pour la 108) nous ont inspiré quelques observations amusantes sur les Noms de baptême de quelques Peugeot ...

3- NOMBRES NARCISSIQUES PARFAITS et R-PPDI

La définition 2 exprimait les nombres narcissiques parfaits ([3], [4], [5]) comme les points fixes à k (>= 1) chiffres des Tk (qui associent à tout entier positif la somme des puissances k de tous ses chiffres).
Les transformations agréables Skr permettent de définir une nouvelle classe de nombres narcissiques pour r > 1.

- DEFINITION 5.
Un point fixe à k chiffres d'une transformation Skr sera appelé nombre r-narcissique parfait d'ordre k (ou encore r-PPDI d'ordre k).
Un nombre r-narcissique parfait d'ordre k est donc un entier n, à k chiffres, dont la puissance r est telle que la somme des puissances k de tous ses chiffres est égale à ce nombre n.

Un nombre 1-narcissique parfait d'ordre k s'identifie à un PPDI d'ordre k. Comme dans le cas r = 1, pour tout r > 1 on ne considèrera que les cas non triviaux des entiers strictement supérieurs à 1.
Les propriétés et les résultats précédents permettent d'exhiber 10 nombres r-narcissiques d'ordres k = 1 à 7. On comparera avec la liste correspondante des 23 classiques PPDI d'ordres k = 1 à 7.
Pour k=1, tous les entiers de 2 à 9 sont des PPDI, mais seuls 7, 8 et 9 sont r-narcissiques (r > 1): 7 est 4-narcissique, 8 est 3-narcissique et 9 est 2-narcissique (observer que n + r = 11 dans les 3 cas).
Pour k = 2, il n'y a pas de nombre r-narcissique quel que soit r.
Pour k = 3, on sait qu'il existe 4 entiers 1-narcissiques (153, 370, 371, 407); il existe seulement 2 entiers r-narcissiques: 180 est 6-narcissique d'ordre 3 et 205 est 2-narcissique d'ordre 3.
Pour k = 4, on sait qu'il existe 3 entiers 1-narcissiques (1634, 8208, 9474); il n'y a pas de nombre r-narcissique quel que soit r.
Pour k = 5, on sait qu'il existe 3 entiers 1-narcissiques (54748, 92727, 93084); il existe aussi trois entiers 38998, 45994 et 89080 qui sont 2-narcissiques d'ordre 5.
Pour k = 6, il existe 726191 qui est 2-narcissique d'ordre 6.
Pour k = 7, on sait qu'il existe 4 entiers 1-narcissiques (1741725, 4210818, 9800817, 9926315); il existe 2 entiers 5540343, 8690141 qui sont 3-narcissiques d'ordre 7 et aussi l'entier 7491889 qui est 2-narcissique d'ordre 7.
Pour k = 8, il n'y a pas de nombre r-narcissique quel que soit r.
Pour k = 9, il existe 167535050 qui est 3-narcissique d'ordre 9 et 749387107 qui est 4-narcissique d'ordre 9.
On pourra noter n(r) un nombre r-narcissique (par exemple 7(4) signifie que le nombre 7 est un nombre 4-narcissique). On observera que si les transformations Skr, k >= 1, r >= 2, ont de nombreux points fixes à strictement plus de k chiffres, elles en ont assez peu d'exactement k chiffres...

-PROPRIETE 18.
Les 14 plus petits nombres r-narcissiques parfaits (r >= 2) plus grands que 1 sont
7(4), 8(3), 9(2),
180(6), 205(2),
38998(2), 45994(2), 89080(2),
726191(2),
5540343(3), 7491889(2), 8690141(3),
167535050(3), 749387107(4).

Les résultats précédents permettent d'affirmer:
-PROPRIETE 19.
Les 14 entiers de la propriété 18 sont les seuls r-PPDI d'ordres strictement inférieurs à 10 plus grands que 1 (et en particulier il n'existe donc pas de r-PPDI d'ordre k = 2, k = 4 et k = 8).

Parmi ces nombres seuls 9 et 205 représentent l'unique point fixe plus grand que 1 de la transformation correspondante, d'où le caractère remarquable de 9 (propriété 13) et de 205 (propriété 5); pour les autres, la transformation correspondante a au moins un autre point fixe (plus grand que 1) de strictement plus de k chiffres (par exemple S52 a aussi le point fixe 128230 et S36 a aussi le point fixe 3172). On notera aussi que seuls 7 (qui est en outre le seul nombre premier de la liste), 8 et 9 sont à la fois PPDI et r-PPDI.
Comme pour les PPDI, le caractère fini de l'ensemble des r-PPDI est assuré par les propriétés des transformations agréables.

-PROPRIETE 20.
Il y a un nombre fini de nombres r-narcissiques parfaits.
(puisque toutes les transformations Skr ont un nombre fini d'attracteurs).

Le transformé par Skr du plus grand nombre à k chiffres étant majoré par (r k 9k), pour tout r0 donné (> 1), on peut toujours calculer un k0 = k0(r0) tel que pour tout k >= k0 et tout r <= r0 il n'existe pas de nombre r-narcissique parfait d'ordre k. Par exemple il n'existe pas de r-PPDI d'ordre k pour (r = 2, k >= 69), pour (r <= 5, k >= 80), pour (r <= 14, k >= 90),...
Pour k = 6, on peut affirmer qu'il existe un seul 2-PPDI, et pour k = 7 il n'existe pas de r-ppdi pour 3 < r <= 10.

-PROBLEMES OUVERTS.
-1) Existe-il des couples (k, r) tels que pour l'itération correspondante on ait na = 1, soit uniquement le point fixe 1 comme seul attracteur (nous conjecturons qu'il n'en est rien) ou peut-on affirmer que pour tout couple (k, r) on a na(k, r) >1 ?
-2) De la même façon qu'il existe des points fixes communs à plusieurs applications Skr (par exemple 54, 90, 154), existe-t-il des nombres n plusieurs fois (ou multiplement) r-narcissiques, c'est-à-dire points fixes pour deux valeurs de r différentes et le même k = T0(n) ?

-NOMBRES S-REMARQUABLES ET CYCLES S-REMARQUABLES.
Existe-t-il des cas na = 2 pour r > 1 ?
Si (pour tout k >= 1 et tout r >= 1) l'on note npf(k, r) le nombre de points fixes de l'itération correspondante, on a toujours npf > 0; les nombres que nous avons qualifiés de remarquables sont (mis à part les nombres comme 54, 90, 154 qui sont remarquables en tant que points fixes communs à plusieurs transformation Skr) des entiers strictement plus grand que 1 associés aux cas npf( k, r) = 2 (un seul point fixe autre que 1, plus éventuellement un ou des cycles et donc na >= 2) comme par exemple 9, 108, 203, 205 ,...; si en outre on a na = npf (= 2 donc), alors ce point fixe est doublement remarquable car il est le seul attracteur de la transformation autre que 1 (pas de cas exhibé encore !). On peut aussi essayer d'exhiber des cas où npf = 1 et na = 2 (comme pour k = 2, r = 1 avec le cycle C8(4,... ,145)), c'est-à-dire des situations où le seul attracteur, autre que 1, est un cycle d'ordre au moins deux; cet unique cycle pourra lui aussi être qualifié de doublement remarquable. Donnons une formulation un peu plus systématique à ces définitions et propriétés.

- DEFINITION 6.
On appellera na(k, r) le nombre d'attracteurs de Skr et npf(k, r) son nombre de points fixes.

Pour tout (k, r), on a npf >= 1 et na >= 1, puisque 1 est toujours point fixe (et sans doute devrait-on pouvoir montrer que l'on a toujours na >=2 ...?). Les cas na = 2 semblent rares (nous pouvons simplement citer S21 avec un cycle C8 et probablement S2205 avec un cycle C40) et la règle majoritaire doit être na >= 3 (S12 , S22 et S26 pour na = 3) ...
-Cas na >= 2, npf = 2:
-PROPRIETE 21.
Pour un couple (k, r) tel que na >= 2, npf = 2, le point fixe f (> 1) correspondant sera appelé nombre remarquable: il est le seul entier strictement supérieur à 1 qui soit égal à la somme des puissances k de sa puissance r (par ailleurs, la transformation peut posséder divers cycles).

-PROPRIETE 22.
Toutes les transformations Skr (k et r finis) possédant un nombre fini d'attracteurs, il existe un nombre fini d'entiers remarquables; citons (9, 108, 203, 205, 754, 760, 853, 900, 1330 , 1752, 1882, 2057, 3068, 3572, 3582, 3622, 3877, 6746, 7249, 7978, 12277, ...).

-REMARQUE 9.
Il existe des nombres premiers qui sont aussi des nombres remarquables.

Observons que dans la liste partielle précédente, seuls 853, 3877 et 12277 sont des nombres premiers et ils sont en outre des nombres premiers cousins, chacun étant le plus petit élément d'une paire de nombres premiers différents de 4: 853 et 857, 3877 et 3881, 12277 et 12281).

-REMARQUE 10: en liaison avec les constellations de nombres premiers ([10], [12], [13]).
On peut exhiber un 10-uplet libre ([13]) de premiers issu de 853: (853, 857, 859, 863, 877, 881, 907, 911). Avec les notations de [13], les écarts ai sont (4, 6, 10, 24, 28, 30, 34, 54, 58) c'est-à-dire uniquement 0(6) ou 4(6) conformément à la propriété 6) de [13] pour les n-uplets libres.
On peut de même construire un 6-uplet issu de 3877 et un 7-uplet issu de 12277, tous les deux aussi avec des écarts uniquement 0(6) ou 4(6) conformément à la même propriété.
Issu de 3877 on peut avoir un triplet arithmétique ([12]) avec e = 12, en revanche il semble ne pas y avoir de 10-uplet arithmétique issu de 853 ou 3877 ou 1277 ...; cependant, on sait d'après le théorème de Green-Tao [10] qu'il existe de tels n-uplets pour tout n. Pour les exhiber, il faut, conformément au théorème 4 de [12], avoir une raison e = 0(7#); effectivement par exemple pour e = 210 on aura le représentant (199, 409, ...,2089) et pour e = 630 on aura le représentant (964417, 965047, ..., 970087)...
La différence entre les deux situations est normale en ce sens que la liaison sur les écarts dans le cas arithmétique limite le nombre de représentants par rapport aux n-uplets libres ([13]).

-Cas na = 2, npf = 2:
-PROPRIETE 23.
Pour un couple (k, r) tel que na = npf = 2, le point fixe f (> 1) sera appelé nombre s-remarquable: il est le seul entier strictement supérieur à 1 qui soit égal à la somme des puissances k de sa puissance r; il est par ailleurs, le seul attracteur autre que 1, de la transformation.

Toutes les transformations Skr possédant un nombre fini d'attracteurs, il existe un nombre fini d'entiers s-remarquables (ce sont bien sûr aussi, a fortiori, des nombres remarquables). Mais, pas d'exemple à citer pour le moment !
-Cas na = 2, npf = 1:
-PROPRIETE 24.
Pour un couple (k, r) tel que na = 2, npf = 1, le cycle correspondant Cm(f1, ..., fm), m > 1, sera appelé cycle s-remarquable: les {fi, (1 <= i <= m)} constituent le seul ensemble d'entiers qui se déduisent les uns des autres en faisant la somme des puissances k des chiffres du prédécesseur à la puissance r; il est par ailleurs, le seul attracteur autre que 1, de la transformation.
Toutes les transformations Skr possédant un nombre fini d'attracteurs, il existe un nombre fini de cycles (d'ordre m > 1) s-remarquables; citons le cycle C8(4,..., 145) du cas (k =2, r = 1) associé aux nombres malheureux et probablement le cycle C40(15421, ..., 27044) du cas (k = 2, r = 205).
-Cas npf > 1, na >= 2:
Dès que npf > 1, (na quelconque > = 2), s'il existe un point fixe f tel que T0(f) = k, alors f est un nombre r-narcissique parfait (ou r-PPDI) d'ordre k.
Les entiers 9 et 205 sont à la fois 2-PPDI et remarquables; ces remarquables 2-PPDI sont les seuls points fixes, strictement plus grand que 1, de leur transformation Skr associée, ayant en outre exactement k chiffres. (Par ailleurs pour 9, la transformation correspondante est telle que na = 3, et pour 205, elle est telle que na = 7).

-PROBLEMES OUVERTS.
-1)Existe-t-il de tels nombres s-remarquables ?
-2)Existe-t-il des entiers r-PPDI qui soient aussi s-remarquables ?

-REMARQUE 11: sur les antécédents.
Pour toutes les transformations Skr, tous les nombres appartenant à un attracteur (un cycle ou un point fixe) ont nécessairement au moins un antécédent; en revanche, dans l'intervalle de convergence [0, 10p*-1[, il existe beaucoup de nombres qui n'ont aucun antécédent dans cet intervalle. Par exemple pour k = 2, r = 2, on a p* = 4 et dans l'intervalle de convergence [0, 999], il y a seulement 247 nombres avec au moins un antécédent (le plus grand de ces nombres étant 362). Le nombre d'antécédent(s) peut être très supérieur à 1, en particulier pour les éléments d'un attracteur; pour notre cas particulier précédent, on a par exemple les éléments du cycle C3(126, 175, 74) qui ont respectivement 14, 18 et 8 antécédents cependant que les nombres 29 et 49 (qui n'appartiennent à aucun attracteur) en possèdent 7.

4- QUELQUES AUTRES TRANSFORMATIONS AGREABLES.

-La définition 3 des transformations agréables peut recouvrir beaucoup d'autres exemples que nos Tk et autres Skr (et pourrait concerner aussi des applications dans Z, R, C, R2 ...).
Un exemple trivial dans N avec:
(5)    F13r: n --> n/2 si n pair, (n + 3r)/2 si n impair, r quelconque positif ou nul.

On montrera facilement que, pour tout r, ces transformations possèdent exactement r+1 singularités: un point fixe 3r et r cycles d'éléments tous inclus dans [1, 3r] d'ordres 2, 2.3, 2.32, ...,2.3r-1. Ces cycles sont C2(3r-1, 2.3r-1), C6(3r-2.(7, 8, 4, 2, 1, 5)), ...
Toutes ces F13r sont entièrement déterminées et sont des transformations agréables.

-Un autre exemple, toujours inspiré du classique problème de Syracuse-Collatz.
Considérons la transformation associée à la conjecture de Syracuse ([14]), définie sous sa forme compressée:
(6)    Syr: n --> n/2 si n pair, (3*n + 1)/2 si n impair.

On sait qu'elle possède le cycle C2(1, 2); si la conjecture était démontrée, la transformation Syr(n) serait agréable et le cycle C2 serait s-remarquable...
On peut considérer la transformation composée T1 o Syr:
(7)     n --> T1(Syr(n)).
Pour n tel que T0(n) = p, on a Syr(n) < 3.10p et donc (ce transformé étant au plus un nombre à p+1 chiffres): T1(Syr(n)) <= 9(p + 1) et comme il y a convergence dans [0, 102[ (cf. propriété 2), le seul attracteur est le cycle C2.
La transformation (T1 o Syr) est donc agréable, que Syr le soit ou pas.

- Persistance multiplicative d'un entier.
Etant donné un nombre entier strictement positif n à p chiffres notés ci, considérons:
(8)    n --> M(n)= ∏1pci.
L'itération associée converge toujours vers un point fixe pers(n) (qui peut être 0 si l'un des chiffres de n est un 0) et il est généralement conjecturé que l'on a toujours pers(n) <= 11.
Il existe une variante due à Erdös, M*(n) où l'on ne tient pas compte des 0 de n; même si dans ce cas on ne sait pas trouver la borne, il y a certainement convergence vers un maximum strictement supérieur à 11.
Les deux transformations M(n) ou M*(n) associées à la persistance multiplicative sont agréables.

CONCLUSION

Après avoir développé les définitions et propriétés générales concernant les transformations agréables et rappelé leur utilisation pour les classiques nombres heureux ([6]), malheureux et narcissiques parfaits ([3]), nous développons une technique de calcul pour améliorer à la baisse les temps de calcul des points fixes et autres attracteurs des itérations associées.
Grâce à cela, en définissant une nouvelle classe de transformations agréables, nous avons pu montrer qu'il existe un nombre fini d'entiers remarquables, qui ont une propriété unique et spécifique; nous en fournissons une large représentation.
Nous avons défini enfin une nouvelle classe de nombres narcissiques parfaits, nommés r-PPDI ou nombres r-narcissiques parfaits et nous avons montré qu'ils sont en nombre fini; les 14 plus petits nombres r-narcissiques parfaits plus grands que 1 ont été calculés.
Pour finir, nous avons donné quelques remarques en liaison avec les nombres premiers et les constellations de premiers ([10], [12], [13]), ainsi que quelques exemples (non exhaustifs) d'autres transformations agréables possibles.


(*)Professeur honoraire Université Paul Sabatier, Toulouse, France, Webmaster du site SAYRAC.
Une version de cet article a été publiée dans Archive ouverte HAL le 24/03/2022 ( hal-03619147 ).
(**) En fait, pour déterminer tous les attracteurs autres que le point fixe trivial 1, il suffira de chercher la convergence de tous les entiers de [2, 10p*-1 - 1] qui ont au moins un antécédent (un élément d'un attracteur devant avoir nécessairement au moins un antécédent); on pourra aussi exclure (avec quelque précaution) les multiples de 10, puisque l'itéré de tout nombre de la forme {n10m, pour tout m >= 1} est le même que celui de n, pour tout couple donné de valeurs (k, r).

REFERENCES
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[4'] L.E.Deimel, Journal of Recreational Mathematics, Selected papers .
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[5] J.Roberts, The Lure of the Integers. Washington, DC: Math. Assoc. Amer., p. 35, 1992.
[6] H.G. Grundman, E.A.Teeple, Generalized Happy Numbers, Fibonacci Quarterly, Vol. 39, Part 5, pp. 462-466, 2001.
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[11] R.L.Clerc, Quelques nombres remarquables et une nouvelle classe de nombres r-narcissiques parfaits ( rppdi.php ), communication privée, 2008.
[12] R.L.Clerc, Sous-ensembles et constellations arithmétiques de nombres premiers, p.1-10, ( https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03589472 ), 2022.
[13] R.L.Clerc, Constellations quelconques de nombres premiers, p.1-11, ( https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03606289), 2022.
[14] Terence Tao, Almost all orbits of the Collatz map attain almost bounded values, p.1-58, arXiv:1909.03562, 2022.

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